Pénétrer dans le Logis Grey Goose, c’est entrer dans un monde où folie, et génie se mêlent au gré des portes que l’on pousse, des personnages que l’on rencontre. Avant même d’y entrer d’ailleurs, puisque le Logis est niché au milieu de vignes de … cognac !
Aux racines de Grey Goose
Ne soyons pas dupes, le but de ce logis est de faire passer un très agréable moment à ceux qui s’y rendent, en distillant un peu de « culture Grey Goose » ça et là. Mais dans un monde qui pense encore que la vodka est forcément réalisée avec de la pomme de terre, dans les pays de l’Est et que ça doit coûter moins de 15 balles la bouteille, un gros travail d’éducation reste à faire. Et le Logis Grey Goose tient bien son rôle : un lieu créé pour en savoir plus sur Grey Goose, en s’amusant. Ce qui résume assez bien ces 3 jours en compagnie de barmen de la France entière et de Flo Henry, nouveau brand ambassadeur de la marque en France. Dans un lieu particulièrement privilégié, car la dizaine de chambres du Logis ne sont accessibles que sur invitation.
Bienvenue à Juillac-le-Coq
C’est parti pour 3 jours avec la fine équipe de barmen composant notre groupe venu de Paris, Lyon, Lille, Bordeaux et Toulouse. Spécificité de notre séjour, tout se passe dans l’enceinte du Logis. Et pour commencer comme il se doit, direction le cinéma, où l’odeur de peinture fraîche se perçoit encore. « Malheureusement, le climat n’est pas idéal en hiver pour la piscine dans la région, donc nous venons de créer une salle de cinéma ». Le genre de salle de cinéma à vous faire déserter par la suite votre ciné Gaumont habituel. Larges fauteuils, plaids pour les plus frileux et surtout bar à disposition pour siroter son Negroni Grey Goose pendant la séance !
Vient l’heure de l’apéro. Direction le salon de cette magnifique bâtisse, agrandie au fil des siècles entre le 12e et le 19e. Le climat est frais et pluvieux. La cheminée est l’endroit idéal pour s’y réfugier et déguster l’une des créations des barmen présents en résidence au Logis. La cheminée semble être le maître mot de cette journée puisqu’ensuite direction la cuisine où le chef nous prépare de belles pièces de boeuf au feu de bois… cuites dans la cheminée. On va s’en mettre plein la panse pendant ce séjour.
Jour 2 : l’expérience Grey Goose
Réveil matinal pour profiter du beau soleil qui vient illuminer les vignes environnantes et qui pénètre dans le salon et la cuisine du Logis. Il met en lumière le petit déjeuner de champion qui nous attend à base de différents saucissons, de fromages locaux, pâté (et de croissants, corn flakes pour les moins aventureux). Il faut prendre des forces, la journée va être intense.
Aujourd’hui, c’est rendez-vous avec François Thibault, emblématique Maître de Chai Grey Goose qui a conçu cette vodka avec l’impulsion (et le portefeuille) de Sidney Frank. Ce dernier, désormais décédé, était l’incarnation de l’excentricité : costard fluo, gros cigare au bec, et qui se déplaçait accompagné de ses danseuses. Mais au-delà des apparences, un personnage au nez creux et un redoutable businessman qui a importé et contribué au succès de Jaegermeister aux États-Unis. Quand il s’est approché de François Thibault, le brief était clair : « créer une vodka premium fabriquée en France et destinée au marché américain ». Tout cela à une époque où la bouteille de vodka était vendue moins de 15$ et de piètre qualité.
Tout commence par une balade au milieu des vignes qui entourent le Logis. Car Grey Goose tient à son enracinement dans le Cognaçais même si, comme le reconnaît Français Thibault, installer un alcool blanc ici n’a pas été une mince affaire et certains lui ont rendu la vie dure. Il faut dire qu’un maître de chai pour une marque de cognac, son ancien métier, qui passe à la vodka, ce n’est pas banal !
Direction une porte qui nous intriguait depuis le début de notre séjour. C’est ici que l’on en apprendra plus sur le blé utilisé provenant d’un seul endroit : la Picardie. Un blé tendre d’hiver cultivé sans irrigation, avec une agriculture raisonnée. Quand nous demandons justement pourquoi ne pas passer au bio, François est tranchant « la seule alternative aujourd’hui aux produits chimiques est le cuivre, ce qui n’est pas bon pour les sols ».
S’en suit une porte qui ouvre sur le bureau du boss François Thibault. À mi-chemin entre le bureau, la salle de conférence et le labo de chimiste façon James Bond. Un placard s’ouvre : la reconstitution à échelle réduite du système créé spécialement par le maître de chai Grey Goose pour distiller la vodka. Un procédé jamais vu à l’époque « mais sûrement copié depuis » préfère en rire l’inventeur.
D’ailleurs, il insiste pour nous expliquer qu’il faut arrêter la course à la distillation. « Bien trop de marques insistent sur le nombre de distillations comme critère de qualité. Or c’est faux. Une vodka bien faite dès le début n’a pas besoin d’être rectifiée par la suite ».
À la sortie de l’alambic, une vodka entre 90 et 100 % alc. dont François reçoit les échantillons tous les jours pour vérification. Sans son Go, pas de transfert à côté de Cognac où l’alcool est ensuite réduit à 40% alc avec l’eau de source de Gensac, situé sous l’usine d’embouteillage, et accessible grâce à un forage de plusieurs centaines de mètres de profondeur.
Pour les vodkas aromatisées ? Rien de chimique ici. Toujours la base de Grey Goose originale, et des infusions créées à Grasse, capitale mondiale du parfum, au savoir-faire reconnu depuis des siècles. Avec des arômes qui évoluent au gré des besoins. Adieu Melon et Cerise, bonjour poire, citron, et orange et rebonjour vanille (disparue en 2007 et ressuscitée en 2018) .
« Sincèrement », le secret bien gardé de Grey Goose
Il est temps de rejoindre la dernière pièce, que nous avons plus l’habitude de croiser dans une maison de cognac ou une distillerie de whisky. Une pièce remplie de fûts. Au fond : 4 version miniatures. Nous allons tester ces 4 produits à l’aveugle. Juste nous fier à nos sens. Ce sont des vodkas finies dans des fûts neufs différents : merisier, fût de chêne français, fût de chêne américain et acacia.
Enfin, une dernière version d’un parfait équilibre et d’une belle robe jaune paille : une vodka vieillie 4 ans et issue de l’assemblage des quatre fûts précédents. Son nom : « Sincèrement ». Réservée uniquement aux invités du Logis… tout du moins pour le moment.
La Boulangerie Grey Goose
Grey Goose, c’est une histoire de blé. Et en France qui dit blé, dit pain. À défaut de créer notre propre Grey Goose, nous allons créer notre propre pain… en partant de la farine, l’eau et les levures. Pétrir, aérer la pâte et recommencer encore et encore jusqu’à tenter obtenir le résultat espéré.
Place à la création cocktail
L’après-midi créatif continue. Place aux créations cocktails dans le bar du Logis Grey Goose. Un bar dans lequel beaucoup rêveraient de travailler tant il regorge de belles bouteilles. Certaines d’exceptions qui appartiennent au Groupe Bacardi-Martini, mais pas que. Même des quilles qui proviennent de la collection privée de François Thibault. On ne sait où donner de la tête.
Et même s’il est possible de les déguster, nous sommes là pour une autre raison : un mini concours, par groupe, autour d’un thème tiré au sort. 40 minutes pour sortir une création autour de Grey Goose. Juliette, Mathilde, at Alexandre s’en sorte avec les honneurs du jury (on aime bien d’habitude être mauvais perdant, mais il faut avouer que leur cocktail déchirait…).
Après un après-midi très productif (à peine exagéré), il est temps pour nous de nous rendre dans la salle à manger où un magnifique repas préparé par le chef. Chaque plat est accompagné par son cocktail créé par les barmen du Logis. Le plat vient magnifier le cocktail. Et vice versa. C’est beau. C’est ça aussi la magie du Logis Grey Goose. Tout se mélange, tout se sublime. Nous ne sommes pas loin de Cognac, mais nous parlons Vodka. Le luxe touche la simplicité. Et tout s’arrête lorsqu’il faut reprendre le chemin du retour. Heureusement, Georges a réussi à négocier une chambre à l’année là bas. Et si vous ne nous croyez pas, il y avait 11 témoins.
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