Georges était invité il y a quelques jours aux Trophées des Calvados avec deux casquettes : en tant que participant à l’épreuve des Trophées des Calvados réservée aux journalistes, mais aussi en tant que juré pour la finale internationale des professionnels. Deux jours à découvrir, boire, parler et vivre Calvados avec un grand C.
Bienvenue en terres de Calvados
Aller aux Trophées du Calvados, ça se mérite. 2h30 de bus exactement pour rejoindre depuis Paris, la ville de Caen. Deux bus remplis de barmen, élèves barmen, professeurs, et journalistes venus du monde entier pour cet événement. Point non négligeable pour couper court à tout cliché sur la Normandie : il a fait beau. Très beau même. Donc quoi de mieux que ce magnifique temps pour découvrir ce que l’IDAC revendique fièrement : ses terres ! Et hors de question de délocaliser le concours, puisque c’est ici que tout se passe. Donc quoi de mieux pour comprendre le Calvados !
D’ailleurs, la première étape qui nous attend est une rencontre avec l’Histoire, étroitement liée à cette partie de France. Le thème du concours de cocktails de cette année est la paix. Nous avons droit à une plongée dans le thème via une visite au Mémorial de Caen. Un magnifique musée consacré à l’histoire du vingtième siècle dont la thématique tout entière est tournée vers la fragilité de la paix.
On est loin des strass et paillettes d’autres marques / intersyndicales d’alcool. Quoi ? Emmener des barmen dans un musée qui parle de guerre, d’exécution, de résistance, c’est complètement fou ? Vu l’intérêt que tous portaient au sujet, l’IDAC a tapé juste. Découverte, émotion, à peine quelques heures ici et déjà on comprend que l’on aura affaire à un concours pas comme les autres.
Ici, on a les pieds bien sur terre. Pas d’effet de mode, pas d’éphémère. Bien sûr, ça leur joue parfois des tours face aux autres mastodontes du monde des spiritueux. Mais ce n’est pas grave, ici dans la grande famille des Appellations cidricoles, on fait passer le produit en priorité. Même si le concours porte spécifiquement sur le Calvados, ce séjour va nous plonger plus loin : dans le pommeau de Normandie, dans le cidre du Pays d’Auge et du Cotentin, le poiré Domfront et bien plus encore.
L’humain avant tout.
Pour nous donner un ordre d’idée, le président de l’IDAC nous précise : « Toute la production de Calvados AOC représente 8 millions de bouteilles produites par an. Une seule distillerie de Whisky (Glenfiddich pour ne pas la nommer) produit plus de 10 millions de litres par an. » Ça donne une idée de l’échelle dans laquelle se situent les Calvados. Oui « Les Calvados’ car ils sont répartis entre 3 aires d’appellations : Calvados, Calvados pays D’Auge, et Calvados Domfrontais.
Depuis 450 ans sur ces terres, on cultive les pommes et les poires nécessaires à la réalisation du Calvados. 10 kg de fruits qui doivent tomber naturellement de l’arbre (pas de secousses autorisées) pour produire un litre d’alcool. Et 450 ans plus tard, les 300 producteurs de Calvados ont toujours des domaines de taille modeste.
D’ailleurs s’il peut être dur pour un débutant de s’y repérer c’est que chacune des appellations a su garder sa spécificité :
• Calvados : pas de mode de distillation imposé. Un vieillissement de minimum 2 ans.
• Calvados Pays d’Auge : minimum 30% de poires à poiré. Double distillation dans un alambic à repasse. Un vieillissement de minimum 2 ans.
• Calvados Domfrontais : minimum de 25% de poires à poiré. Distillation en continu avec un alambic à colonne. Un vieillissement de minimum 3 ans en fûts de chêne.
Mais les Trophées des Calvados, c’est l’occasion de célébrer justement l’ensemble de ses différences qui font la richesse du Calvados. D’ailleurs, prière d’effacer le mot Calva de votre vocabulaire. « Ce mot est trop connoté café calva, on essaie vraiment de le supprimer de notre lexique » nous expliquera Didier Bédu, président de l’IDAC.
Place aux créations !
Car le but des Trophées des Calvados Nouvelle Vogue est justement de remettre le Calvados au centre des modes de consommation, via la mixologie. Les 14 pays sélectionnés doivent faire preuve d’une grande maîtrise technique, mais aussi d’une grande créativité pour inventer le cocktail qui fera parler, et fera boire du Calvados chez les consommateurs.
Le long d’une journée très dense (finale France des élèves en formation barman, finale France des barmen professionnels, finale internationale des élèves en formation barman, finale internationale des journalistes et finale internationale des barmen professionnels), les créations se sont enchaînées !
Les créations et le classement :
1ER PRIX : TROPHÉE INTERNATIONAL DES PROFESSIONNELS
Artur Wawrzyszczak / Pologne
Barman au Restaurant Papu à Cracovie
Son cocktail : Gold Peace Elixir
SA RECETTE (AU VERRE À MÉLANGE)
. 3 cl de Calvados
. 2 cl de liqueur Amaretto
. 2 cl de liqueur de pêche
. 2 cl de jus de pomme de Pologne
1ER PRIX : TROPHÉE INTERNATIONAL DES ÉLÈVES
Ronja Kastberg / Suède
Élève à l’école hôtelière de Boras
Son cocktail : Baking Peace
SA RECETTE (AU VERRE À MÉLANGE)
. 3 cl de Calvados
. 3 cl de jus de pomme de Suède . 1,5 cl de liqueur de vanille
. 1,5 cl de sirop de sucre brun
. 2 cl de crème fraîche
1ER PRIX : TROPHÉE INTERNATIONAL DES JOURNALISTES
Nathalie Dewit / Belgique
Journaliste Horeca Magazine
Son cocktail : Floes Columbae
SA RECETTE (AU SHAKER)
. 4 cl de Calvados
. 1,5 cl d’essence de violette
. 1 cl de sirop de sucre de canne
. 3 cl de jus de pamplemousse blanc
. 2 cl de jus de citron vert pressé
. 2 cl de Ginger et Lemongrass Foam de Food Revolution / Belgique
La Grande famille du Calvados
Au bout de ces 2 jours, bien remplis, il est temps de procéder à la grande remise des prix. Mais avant Didier Débu a rendu un vibrant hommage à Jérôme Dupont, décédé en août 2018. L’émotion est forte. Et ceux qui ne l’avaient pas encore compris se rendent compte que le Calvados n’est pas que des produits et des appellations, c’est une grande famille qui se soutient.
Les trophées sont distribués. Il est temps de prendre le bus pour la dernière étape de notre séjour : la Ferme de Billy, une énorme ferme, un producteur récoltant qui propose également des brunchs. Le Calvados a su aussi se réinventer pour proposer une expérience à ceux qui viennent leur rendre visite. « Ce soir, on pousse les tables et on fait la fête » nous glissera Jean-Luc Pignol, président de la section Calvados de l’IDAC.
Et tout le monde s’en est donné à coeur joie de décompresser comme il se doit. « Ça bouge le Calvados, et c’est ça aussi l’image que l’on souhaite donner« , nous glissera encore Jean-Luc Pignol. Et personnellement, j’en suis persuadé, le futur du Calvados sera merveilleux. Des produits d’une qualité incroyable, des gens passionnés et une réelle volonté de leur part pour que le Calvados soit compris des professionnels, mais aussi du grand public.
Personnellement, il n’y a plus une semaine sans que je ne boive un cocktail à base de Calvados. Et vous ?
[…] originale. Par exemple, en intégrant le Calvados que j’adore. Je l’ai découvert pendant les Les Trophées des Calvados. Plus j’en bois et plus j’aime ce spiritueux. Donc j’apprécie qu’on en intègre […]