Impossible de passer par Montpellier sans s’arrêter à la nouvelle adresse de Julien Escot : Aperture. Ouvert en décembre 2018, ce lieu intrique et passionne. On vous explique pourquoi.
Aperture : bienvenue dans le futur du bar
Quand le créateur d’Aperture s’appelle Julien Escot et qu’il a déjà eu plusieurs vies au sein de la scène cocktail, il est difficile de s’imaginer à quoi s’attendre.
En remontant l’étroite rue des trésoriers de la bourse, sous la pluie, une vitrine frappe notre attention : ambiance néon et pierre de taille. Le contraste est saisissant, même depuis l’extérieur. On pousse la porte et on entre à Aperture. Un comptoir central en inox nous accueille. « Bienvenue à Aperture » nous lance Julien tout sourire. On s’installe au bar, impatient de découvrir les créations, sans même faire attention qu’il y avait 2 autres salles.
Contrairement aux autres bars à cocktails, vous installer au comptoir ne vous permettra pas d’observer les barmen travailler : « on a voulu un bar où nous travaillons sans shakers, sans verres à mélange, et sans étalages de bouteilles » nous explique Julien. Et d’ailleurs est-on vraiment dans un bar à cocktails ? Non. Vous êtes dans un endroit où vous allez passer une bonne soirée. Il suffit de se poser sur la carte pour s’en donner une idée : il y a bien des cocktails créations, mais aussi des vins au verre, et de la nourriture. Tout est au même niveau. L’un n’est pas mis en valeur par rapport à l’autre. À vous de choisir la soirée que vous souhaitez passer, le lieu s’adapte.
Aperture : quand le bar devient expérience
Sans focaliser sur les créations cocktails, le lieu en lui même a été particulièrement travaillé. Rien n’est laissé au hasard. En entrant dans Aperture, on a bien repéré un léger parfum dans l’air. Mais nous pensions qu’il s’agissait du parfum des jeunes demoiselles assises au bar. En fait, il s’agit de la signature olfactive du lieu qui se diffuse progressivement avec la climatisation. Ensuite, les néons situés au dessus du bar : jaunes au début de la soirée, ils évoluent au cour de la soirée pour finir entièrement rouges en fin de soirée. Des néons qui se reflètent sur le bar. Des lumières extérieures adoucies par des panneaux travaillés en acier. Aperture, ne s’appelle pas Aperture pour rien… « La photographie a toujours été une grande source d’inspiration pour moi » nous explique Julien.
Pourtant, tout n’était pas gagné au départ de l’aventure. Et même si Julien s’y connait en ouverture de bar, puisqu’il a déjà ouvert Papa Doble il y a quelques années. « Quand nous avons aperçu l’endroit, c’était un ancien karaoké ». Donc il a fallu se projeter, et faire presque un an de travaux. Julien nous montre les photos avant. Dur de croire que ce lieu pouvait ressembler à cela. « Je travaille avec un designer avec qui je suis tout le temps en désaccord, mais heureusement pour moi, il a souvent raison ! ».
Même les toilettes sont une expérience en soit : un cube placé dans l’une des salles adjacentes. A l’intérieur, son plus fort (« pour plus d’intimité ») et une ambiance noir et néon.
Poussez le cocktail plus loin
Ici, chacun peut venir passer la soirée qu’il recherche. Mais tout est fait pour qu’il y ait un lien dans l’expérience. La carte food a été élaborée avec un consultant externe. Mais avec des notes qui rappellent ce qu’on peut retrouver dans les cocktails. D’ailleurs notre voisin de comptoir, américain, qui était venu par hasard en est le parfait exemple. Il était venu boire juste un verre : un Campari Spritz, qui n’était pas à la carte. Sans bronché, Julien le lui a préparé, « parfaitement équilibré » d’après les dires du consommateur. Il se laissera tenter par un second drink, et finalement mangera ici. Alors s’en suit une discussion d’une heure où nous découvrirons que ce monsieur s’appelle Doug, est importateur de vin bio, originaire d’Atlanta. N’est-ce pas dans les meilleurs endroits, ceux où l’on se sent bien que l’on fait toujours de belles rencontres ?
Bien s’entourer, ne rien laisser au hasard, de l’humilité et bosser dur. Le secret de Julien Escot pour transformer tout ce qu’il touche en or ? D’ailleurs, quand on lui demande que lui souhaiter pour 2019 : « qu’Aperture fonctionne bien, ça sera déjà top » !
Nous étions un mardi soir, et le bar était presque plein. Chapeau l’artiste.
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