Comme vous commencez à le savoir, Georges essaye tant bien que mal d’expliquer les choses qui ne fonctionnent pas avec la loi Evin et pourquoi celle-ci est devenue obsolète (voir premier article : loi Evin une hypocrisie bien française).

Dernier exemple en date: Ricard qui en a fait les frais lors de sa dernière opération digitale. Ou encore la fête de la gastronomie où l’on ne parle pas une seule fois du secteur viticole, qui pourtant y aurait toute sa place !
Ce n’est pas la dernière controverse sur un article de Loi (un mauvais copié collé interdisant toute communication de la filière vinicole sur Internet d’après le ministère) qui a enflammé la toile.
On se retrouve désormais en France avec une communication sclérosée des alcooliers, des services juridiques perdus dans des interprétations de loi à effectuer sur des supports qui n’existaient pas à l’époque, et des agences conseils qui tant bien que mal essaient de proposer des concepts innovants avec une tonne de contraintes.
Nous sommes le seul pays au monde avec cette problématique et la seule solution qui semble être proposée pour simplifier tout cela est … encore plus de rigueur !
A moins de vouloir tuer le business des vins et spiritueux quel est l’intérêt ? Nous allons essayer d’y voir plus clair.

Petit rappel des fais pour Ricard, l’un des derniers alcooliers à avoir fait les frais de la loi Evin.  

Ricard propose une application « Un ricard des rencontres » sur laquelle vous pouviez publier votre recette sur Facebook. Seul problème… les recettes sont visibles par tous vos amis Facebook. Et ça, ça semble poser problème…

La sentence est tombée comme un couperet :  En outre, la chambre civile de la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi en cassation de Ricard par un arrêt du 3 juillet 2013, confirmant ainsi le jugement du tribunal de grande instance et de la Cour d’appel de Paris.Cette nouvelle jurisprudence est porteuse de conséquences majeures, qui  prive les marques de spiritueux du mécanisme de viralité inhérent aux media sociaux. Le juge considère que le partage par un utilisateur d’un contenu produit par un alcoolier sur son profil Facebook ne lui fait pas perdre son caractère publicitaire, et doit donc se soumettre aux obligations fixées par le code de la santé publique – en particulier par la Loi Evin, art. 3323-2 et 3323-4.

Donc voilà un bien jolie exemple de restriction loi Evin.

Et si finalement on obligeait les alcooliers à communiquer ? 

Car c’est bien joli d’encadrer leur communication, mais si finalement on allait plus loin, on cassait les codes inutiles (pas de mains autres que celles du vigneron, ou du barman et autres joyeusetés du genre…) pour les obliger à communiquer mais… pour prôner une consommation responsable  ! 

Les initiatives de part le monde existe bien et malgré le fait que rien ne les oblige à le faire, certaines marques ont très bien compris qu’elles avaient un rôle à jouer (et un bon coup de com à en tirer !). Nous vous avons sélectionné quelques concepts originaux !

1. Lutter contre l’alcoolémie de façon marrante sur les lieux de consommation

Urinoir connecté Singapour

Où ? Singapoure
Qui ? Une boite de nuit
Par qui ? DDB
Le principe ?  Une boîte de nuit installe le premier urinoir connecté qui analyse votre taux d’alcoolémie !

La vidéo :

 

2. Insuffler une nouvelle philosophie de consommation

heineken_sunrise

Où ? USA
Qui ? Heineken
Par qui ? /
Le principe ?  Montrer que la consommation d’alcool responsable fera de vous le roi de la soirée via un clip dynamique, drôle et bien réalisé.

La vidéo :

 

 

3. Montrer de façon drôle que le danger est dans chaque verre

BeerColdAA

Où ? Brésil
Qui ? Association des alcooliques anonymes
Par qui ? JWT
Le principe ?  Certains bars au Brésil ont l’habitude de vous servir votre bière dans un package rafraîchissant. Dans cet habillage, l’agence a placé un capteur qui dès que vous vous servez émet un bruit de crash de voiture.

4. Raccompagner ses clients en leur offrant 1 000 000 de kilomètres 

Johnnie Walker

Où ? Singapour
Qui ? Johnnie Walker’s
Par qui ? /
Le principe ?  Pour inciter ses consommateurs à ne pas boire, la marque de whisky a lancé avec Sergio Perez, pilote de l’écurie Vodafone McLaren Mercedes, et Mika Häkkinen, double champion du monde de F 1, un programme mondial de raccompagnements à domicile gratuits dans le cadre de Join the Pact (programme de sensibilisation). Johnnie Walker offrira à l’échelle mondiale 10 000 km de chauffeurs à disposition pour vous raccompagner. Le coup d’envoie est donné à l’occasion du grand prix de Formule 1 de Singapour. Avec la mise en place du hashtag #ImNOTdriving.

 

La liste est longue et incomplète tant les opérations de ce type tendent à ce multiplier. Le plus grave à mes yeux est que même ces campagnes de sensibilisation sont interdites en France… où l’on préfère fermer les yeux au lieu de s’en occuper.

Non interdire les choses, ne réglera pas le problème : le rock a voulu être interdit en Grande Bretagne c’est ce qui en a fait son succès. Interdisons à nos enfants d’être sensibilisé, c’est se garantir d’avoir une génération à venir d’alcooliques qui boira pour s’enivrer alors qu’il y a tant de choses à apprendre dans la dégustation d’un alcool. A l’heure où l’on nous parle d’union européenne et de mondialisation, la loi Evin reste un ovni sur la planète terre, où plus personne ne s’y retrouve et plus personne n’ose prendre de risque. Donc si nos chers politiciens souhaitent tuer des filières, allez y c’est le moment ! Mais ne parlons pas de légaliser le cannabis si c’est pour oublier qu’il y a tant de choses à faire dans le domaine des alcools. Les chiffres sont terrifiants sur le binge drinking chez les jeunes mineurs. Et pourtant ils sont censés n’avoir été exposés à aucune communication d’alcool puisque tout est interdit en France…
Oui c’est possible : une communication possible et responsable afin de redresser la barre en France !

Author

Fondateur de ForGeorges - plus de 1 000 bars testés à travers le monde - prend autant de plaisir à tester un nouveau bar, que déguster un spiritueux ou un verre de vin en bonne compagnie ! Spécialiste de la loi Évin et dénicheur de bonnes idées et innovations pour les marques d'alcool ! Son cocktail préféré ? Tous à partir du moment où ils font passer un bon moment (mais ne crache jamais sur un old fashioned bien réalisé ! ). Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...) Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...)

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