De la bière goût vagin ! On n’arrête pas le « progrès » quand il s’agit de faire parler de sa marque. Et ce n’est pas cette nouvelle marque de bière qui dira le contraire. Sa spécificité ne réside pas uniquement dans son goût, mais aussi dans sa réalisation. En effet, celle-ci est réalisée à partir d’une cellule que l’on trouve dans le vagin féminin : la bactérie lactique.
The Order of Yoni
Pour trouver cette fantaisie, direction la Pologne ou la société The Order of Yoni (Yoni signifie vagin…) lance une campagne de financement participatif dans le but de lever 150 000 euros. Cette somme permettra de brasser des bactéries vaginales de mannequins « qui seront triés sur le volet parmi des mannequins et soumis à des tests réguliers ». OK vous voyez venir le point suivant sur lequel la société essaie de rassurer ses consommateurs qui se demandent déjà : est-ce vraiment hygiénique ?
Ah oui et pour vous mettre l’eau à la bouche, la société vous présente sur son site les 2 mannequins sur lesquelles la bactérie lactique sera prélevée. Les personnes qui aiment savoir d’où viennent leurs produits seront ravies donc… (Les images viennent réellement de leur site Internet !)
Bière goût vagin : est-ce vraiment hygiénique ?
Georges n’est pas médecin, mais il a mené sa petite enquête… Le vagin comporte un ensemble de germes protecteurs. Mais certains facteurs peuvent rompre l’équilibre naturel entre ces micro-organismes. Des germes pathogènes peuvent alors se développer, provoquant ainsi des infections vaginales. La flore vaginale d’une femme est composée principalement d’une bactérie appelée lactobacille. Leur nombre peut aller jusqu’à 10 millions par ml. Les lactobacilles appartiennent à la même famille que les bactéries utilisées dans la fabrication des yaourts. Ils assurent la protection du vagin en produisant du peroxyde d’hydrogène (H2O2) et de l’acide lactique. Ces deux substances empêchent la prolifération d’autres germes pathogènes. L’acide lactique permet de maintenir l’acidité naturelle du vagin, dont le pH est compris entre 3,8 et 4,5. Pour cela, pas besoin d’aller très loin, la source est doctissimo. Et à premier abord, tout cela semble en effet une bonne bactérie.
Mais les choses peuvent se compliquer, car en discutant avec le médecin traitant de Georges, celui-ci exprime sa crainte « on est dans le domaine de la biologie donc la réussite va dépendre des conditions de prélèvement, de conservation etc ».
Sans parler du fait que les levures naturelles sont plus compliquées à travailler pour faire de la bière… On ne va pas se mentir. Ça nous rappelle étrangement la marque d’alcool G-Spirit qui faisait couler des spiritueux sur des poitrines de femmes pour leur donner soi-disant un goût particulier. Du vrai bullshit marketing, mais qui fait parler. Donc si vous voulez participer à la levé de fond de la bière goût vagin, c’est à vos risques et périls !