Je profite de cette tribune que m’offre ForGeorges pour exprimer un sentiment qui ne fait que grandir d’année en année.
En tant que fils et petit-fils de commerçants dans le secteur des CHRD, j’ai pu voir depuis mon plus jeune âge, des situations ubuesques, j’en ai même vécu personnellement à l’occasion de mon apprentissage.
Trop d’établissements sont repris par des néo-entrepreneurs qui s’improvisent patrons de bar ou de restaurant, du jour au lendemain, sans crier gare.
Le cas classique est une reconversion professionnelle parce qu’une certaine lassitude s’est installée dans le métier exercé, ces personnes ont un peu d’argent de coté et se disent que ça doit pas si sorcier que de tenir un débit de boisson ou un restaurant. Bien mal leur en prend.
Une des aberrations en France est que hormis un stage de quelques maigres heures, aucun diplôme n’est requis pour ouvrir/reprendre ce type de commerce. Ce qui n’est pas le cas pour un coiffeur…
C’est vrai qu’une intoxication alimentaire est moins grave qu’une coloration ou un brushing raté…
Un des principaux problèmes est la qualité des marchandises achetées.
Allez donc leur faire comprendre la différence de prix entre tel et tel produit dans les rayons d’un Cash & Carry. L’homme d’affaires qui sommeille en chacun d’entre eux fera un choix qui lui semble la plupart du temps logique. Ce n’est pas gagné…. et cela s’applique aussi bien pour l’alimentaire que les spiritueux.
Et je ne parle pas de la qualité des mets et boissons servis.
Mais il faut admettre que nous avons déjà tous eux affaire à un mojito avec du Pulco ou Rhum agricole, voir deux en même temps, par exemple.
Autre problème de taille est bien souvent la piètre qualité du service, trop souvent prodigué par la femme de Monsieur, et qui, avec toute la bonne volonté du monde n’y comprend pas grand-chose à ce métier qui peut paraître ingrat.
Malgré tout, elle s’emploiera à donner des consignes à son personnel, qui n’ont ni queue ni tête, mais après tout… c’est elle la patronne…. Donc, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais (ça sent le vécu, non?).
Je ne veux pas tomber dans les clichés, mais combien de fois j’ai pu vivre cette situation en tant que client ou employé .
Un point reste toute foi essentiel à souligner, la volonté de créer son entreprise en France et créer des emplois par la même occasion. Ce qui est apparenté à de l’héroïsme, vu les conditions requises pour créer ou reprendre une entreprise et ce, peu importe le secteur d’activité.
Car il faut avouer que rien n’est fait pour améliorer cette situation qui ne semble pas près de changer de cap.
Je vais tâcher de ne pas verser dans la politique avec cette tribune et c’est ainsi que je la conclurais :
Mesdames, messieurs,
Réfléchissez à deux fois avant de vous lancer dans les activités du CHRD, car au-delà des apparences (« Quel beau métier de boire des coups et écouter de la musique en parlant aux clients »), c’est un métier qui exige beaucoup de prérequis et tout le monde ne les possède pas.
Santé et prospérité à cette belle industrie qui a encore de beaux jours devant elle.