Notre temps étant limité à Oban, nous avons décidé de boycotter sa distillerie, trop touristique à notre goût, pour se concentrer sur quelque chose de plus atypique : le plus vieux pub d’Oban.
Parler d’un pub, c’est toujours se risquer à parler d’un monstre empli d’histoires. Surtout lorsque celui-ci est situé aux abords d'un port écossais. Lieu de départ des touristes pour les îles, et d’arrivée pour les marins de retour à la maison.
Nous avons rencontré aujourd’hui Auley Dunn, manager du Pub Oban Auley’s bar, Écossais pur souche à l’accent fort prononcé. Son pub, il le tient d’une main de maître depuis plus de 41 ans, même si maintenant il préfère se retirer de plus en plus, et laisser son staff prendre le relais. Son pub, c’est une histoire de famille depuis trois générations. Son grand père l’a fondé et depuis il ne ferme jamais, « sauf pour les fêtes de Noël » tient-il à nous préciser.
Pour la déco, on est transporté dans un monde intemporel où le kitch côtoie le traditionnel et tous les « trésors » du lieu : coupes, médailles, écussons... Et partout sur les murs, des photos de bateaux ! On est immergé dans son univers.
Quand on en vient à le questionner sur le sport et qu'on lui pose la question fatidique « Alors Auley, plutôt football ou rugby ? », il feint d’hésiter une seconde puis répond fièrement « football ». Un coup d’œil sur le mur nous permet de le voir posant fièrement au milieu de l’équipe nationale, en 2007. « Je faisais partie des meilleurs bars de supporters ». D’ailleurs, il possède un kilt qu’il ne sort que pour les occasions spéciales, comme « le match France-Écosse à Paris ».
Il est temps d’en venir à l’essentiel : ses goûts en matière de whisky et de bière. À propos, le blend whisky est-ce un crime au pays du single malt ? « En effet, le single malt est très populaire par ici, mais mes whiskies préférés demeurent The Famous Grouse et Whyte & Mackay ! » Un adorateur des blends au pays des singles malts, on aurait presque du mal à le croire. Et lorsqu’on lui demande s’il boit le whisky en cocktail, son sang ne fait qu’un tour : « Hors de question ! ».
Sa rencontre avec le whisky remonte à ses 17 ou 18 ans, il ne sait plus trop. Mais ce n’était pas avec ses parents ! Et sa bouteille la plus spéciale dans son back bar ? Il nous sort une bouteille de Lagavulin 16 ans d’âge. Pas une bouteille exceptionnelle, mais très bonne ! Comme quoi, on peut être le tenancier du plus vieux Pub d’Oban et garder les pieds sur Terre.
Crédit photo AlphaRe: