Cinq jours avant de pouvoir écrire. Cinq jours à essayer de comprendre l’incompréhensible. A sortir faire le tour des bars, des terrasses pour essayer de se prouver que ce n’est pas vrai ce qu’il s’est passé. A s’interroger. A être triste, puis heureux de se remémorer les bons moments. Et aujourd’hui j’ai envie de vous parler de la Belle Equipe.
Ce bar, cette terrasse. Pour une raison que je ne vois toujours pas, j’aurais du écrire un article sur ce bar depuis bien longtemps. Mais je ne l’ai jamais fait. Un bar banal avec tout un tas de petits détails qui le rendaient si exceptionnel. Un bar où l’on prenait plaisir à déjeuner le midi, où l’on se désaltérait le samedi après-midi ou encore où l’on prenait un verre le soir. Ce bar où j’ai mis des semaines, voir des mois à connaitre le nom car il n’était marqué nul part. Ces toilettes qui donnaient envie d’aller pisser toutes les 20 minutes tellement elles étaient atypiques. Ou encore ce papier peint si vintage qui donnait l’impression d’être à la maison. Et aussi cette terrasse. Cette putain de terrasse qu’on détestait la semaine car trop petite, trop bruyante le midi et qu’on apprenait à apprécier à nouveau le soir.
Cette terrasse sur laquelle j’ai dragué. Où l’on m’a réconforté. Où l’on parlait business avec mon associé. Où l’on refaisait le monde avec mes amis. J’en ai amené des amis boire des verres ici… Il faut dire qu’on s’y sentait bien. Qu’on ne nous prenait pas de hauts, que les serveurs étaient sympas. Et comme nous disait cette serveuse dont je ne serai jamais le nom « ici on te sert le meilleur Spritz de Paris ». La bouffe ne cassait pas trois pattes à un canard mais elle faisait le taf. Tout était possible ici. le fou qui mange seul à coté de nous, en passant par l’étudiante qui mange avec sa mère, les grands parents qui viennent profiter de leurs petits fils. Le sans domicile qui vient prendre son café et nous demande de payer pour lui. Les couples qui se déchirent. Toutes les scènes de la vie étaient là, sur ce bout de terre de quelques mètres carrés. Jusqu’à ses putains de coup de Kala qui résonne encore dans ma tête…
Les scènes de vie étaient là et elles le seront encore !
Je suis tombé sur un extrait du JT de France 2. Grégory Reibenberg, le patron de la belle équipe. Ce mec a tout perdu : sa femme, ses collaborateurs, ses amis. Et il est là. Costaud comme un roc dans la douleur. Et c’est lui même qui dit qu’il faut continuer !
Donc peuple de France, retourne peupler tes bars et restaurants !
N’oublie pas ce qu’il s’est passé. Soit attentif à ce qu’il se passe. C’est peut être la fin de la douce insouciance qui nous touchait tous.
Pour avoir discuter avec mon ami Pietro, c’est terrible ce qu’il se passe. Non seulement ils ont vécu une soirée horrible ce vendredi 13. Mais en plus maintenant ils sont seuls. Et leur chiffre d’affaire qui se casse la gueule aussi. On ne peut pas laisser faire ça ! Les laisser couler ? ça voudrait dire que les terroristes auront gagner ! Donc Peuple de France, sors discuter, boire des verres, t’accouder à un comptoir pour discuter avec un barman ! Ils ne gagneront pas !
Même si parfois j’aurai peur, je lèverai chaque jour mon verre à ses victimes !