Les classements de bar. Top 4, top 10, top 50 … top 10 000. Tout le monde se met à faire des classements de bars et de barmen. Même certains magazines grand public dont la crédibilité pour évaluer le niveau d’un bar est plus que douteuse. Est-ce une bonne chose qui fait évoluer le milieu ? Ou une pratique mafieuse qui ne fait le bonheur que d’un certain type d’établissement ? On lance le débat…

contre les classements de barmen

Contre les classements : Arrêtons avec cette supercherie de vendeur de poudre de perlinpinpin !

Tous ceux qui ont essayé de monter des classements se sont pris les pieds dans le tapis. Quand T… un célèbre magazine online international sort son Top 100, sur quels critères se basent-ils pour établir son classement ? Le nombre de cocktails bus dans le bar en soirée avec la rédaction ? La soeur du rédac chef qui est pote avec le frère du patron ? L’argent dépensé par le bar en publicité sur le media ? Ça manque complètement de transparence !

Surtout quand on sait que ce sont ces mêmes magazines qui envoient des emails aux barmen en leur proposant de payer pour avoir une bonne visibilité sur leur site ? (NDLR : le magazine se justifie de le faire de façon indépendante en payant l’addition et de façon incognito… ).

Les plus gros classements à l’international ne sont pas épargnés : 50Bestsbars est chaque année pris en grippe pour son manque de transparence et des rumeurs persistantes de copinage…

D’ailleurs, est-ce que la société donne encore de l’importance à ces classements ? Dans un autre registre, celui de la gastronomie, il suffit de voir la polémique des grands chefs étoilés qui demandent à quitter le guide Michelin avec pertes et fracas dans la presse.

Ou encore ce restaurateur, qui s’est aperçu que Gault et Millau jugeait son établissement uniquement en regardant… son site Web !

« À part créer une génération de barmen qui a pris le boulard et qui va tomber aussi vite, et de très haut, ça ne représente rien ces classements ». nous glissera un barman bien en vue dans l’industrie, mais qui souhaite rester anonyme.

« Il suffit de voir les bars qui sont dans les premières cases… ils lâchent des dizaines de milliers d’euros en Relation Presse chaque année ! C’est plutôt le titre de champion du monde des Relation Presse, pas des bars, qu’ils devraient obtenir« .

Pour le classement des bars

Pour : les classements permettent d’élever le niveau du bar !

Tout ce qui fait parler du monde du bar est une bonne chose. Et comme partout, on ne peut pas mettre la lumière sur tout le monde. Donc tout ce qui fait parler le monde du bar rejaillit aussi, à moindre mesure c’est sûr, sur les autres. Les gros médias mainstream ne s’intéressent qu’aux choses faciles à transmettre. Un classement top XXX, c’est facile à reprendre et ça fait parler ! Dans un autre registre, il suffit de voir le classement des universités, tout le monde dit que c’est nul et que ça ne représente rien, mais tous les médias les reprennent quand même…

Un classement, c’est toujours positif. Cela permet de voir où tu te situes, de te remettre en question aussi. Ça crée une émulation. De voir que tu n’as peut-être pas assez communiqué sur les points différenciants de ton établissement. Que tu as des axes d’améliorations possibles pour faire en sorte que ton bar soit présent et bien placé l’année suivante. Tu imagines un championnat de foot sans classement ? Ça serait ennuyeux à mourir !

Le classement, ça permet aussi au consommateur de lui donner des repères. Est-ce que je vais dans un établissement qui tient la route ? Est-ce que je suis dans un rade sans saveur et que je vais payer une blinde mon drink ?

Sujet plus tabou. Mais ça permet aussi de valoriser les marques qui ont des accords commerciaux avec les établissements. « Je suis en contrat pendant un an avec une marque d’alcool. Quand mon établissement figure dans un classement, ça lui donne aussi de la visibilité et ça me permet de négocier à la hausse l’année suivante le contrat« . Malin.

Au final ?

Le classement parfait n’existe tout simplement pas. Manque de transparence, copinage, gros sous et influence malsaine.

N’oublions pas que le bar est une expérience qui se vit au travers de ses goûts personnels. Au niveau de l’ambiance. Mais aussi au niveau du verre. On peut très bien faire un bar de puriste qui va remporter l’approbation du milieu professionnel, figurer dans plein de classements… et pourtant ne pas pouvoir le conseiller à ses potes qui veulent juste boire un verre et passer une bonne soirée !

Si les barmen veulent vivre heureux, la meilleure solution est de créer selon leur style, et de le faire bien. Si vous êtes dans un classement, tant mieux. Et si vous n’y êtes pas, ce n’est pas si grave non ? Et comme dirait un célèbre philosophe contemporain :

Author

Fondateur de ForGeorges - plus de 1 000 bars testés à travers le monde - prend autant de plaisir à tester un nouveau bar, que déguster un spiritueux ou un verre de vin en bonne compagnie ! Spécialiste de la loi Évin et dénicheur de bonnes idées et innovations pour les marques d'alcool ! Son cocktail préféré ? Tous à partir du moment où ils font passer un bon moment (mais ne crache jamais sur un old fashioned bien réalisé ! ). Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...) Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...)

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