Whisky Bible est de retour. Chaque année avec son lot de polémiques… Mais cette année avec une tournure bien particulière : le sexisme dans le monde du whisky. Et des marques qui se désolidarisent du journaliste !
Whisky Bible : une bible mouvante
Quiconque s’intéressant un peu au whisky a déjà entendu parler de Whisky Bible. Un livre édité chaque année depuis 2003 et qui traîne, chaque année, son lot de casseroles.
Ce sont généralement les whiskies auréolés dans ce livre qui sont repris à grand coup de titres pompeux « Le meilleur whisky au monde est… ». Repris en coeur par différents médias mainstream dans le monde. Avec des marques qui ne sont pas avares en placement dans le livre pour profiter de sa popularité. Mais un livre qui comprend aussi son lot de détracteurs qui tournent les yeux au ciel et ne veulent plus en entendre parler.
Mais si cette année, Whisky Bible fait la une, c’est grâce à Becky Paskin, journaliste anglo saxonne qui dénonce les passages sexistes de Jim Murray dans son livre. Elle en a relevé 34 dans la version 2020. Si certains sont jugés « sexy », d’autres comparent « boire du whisky » à « avoir une relation sexuelle avec une femme ». Par exemple « If this was a woman, I’d want to make love to it every night. ». (En français : si ce whisky était une femme, je lui ferais l’amour tous les soirs)
This post will no doubt attract some hate comments, but something needs to be said. Why does the whisky industry still hold Jim Murray’s Whisky Bible in such high regard when his tasting notes are so sexist and vulgar?
— Becky Paskin (@BeckyPaskin) September 20, 2020
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Ce genre de petite phrase pouvait prêter à sourire il y a quelques années. Mais le mouvement « Me Too » est passé par là. Ajoutez à cela des allégations de comportements déplacés de ce monsieur envers les femmes… Et vous avez l’explosion que beaucoup attendaient !
Des producteurs de whisky qui se désolidarisent de Whisky Bible
Car Becky Paskin connaît les rouages du milieu et ce n’est pas envers les lecteurs qu’elle a orienté son appel, mais envers les marques qui soutenaient Whisky Bible depuis des années. Si Beam Suntory a été parmi les premiers à dégoupiller le communiqué de presse pour condamner les propos du livre, d’autres mastodontes du whisky lui ont emboîté le pas (Chivas, Glenfiddich…). L’édition irlandaise du livre a même été annulée par l’éditeur.
While we are honored that our Alberta Premium Cask Strength rye whisky was named “World Whisky of the Year” by Jim Murray’s Whisky Bible 2021, we are extremely disappointed by some of the language used in many of the publication’s product reviews…
— Beam Suntory (@beamsuntory) September 22, 2020
Un phénomène anglo saxon ?
La question qui se pose derrière tout cela est bien plus globale : est-ce que le milieu du whisky est un milieu sexiste ? Et la France n’est pas forcément épargnée par le problème. Que penser d’un journaliste qui dit à une brand ambassadrice que son bourbon est un whisky de fillette ? D’un directeur de marque qui se permet des propos d’un autre âge après quelques verres lors d’une dégustation? Le monde du whisky change et Bill Murray n’est peut-être que le premier d’une liste qui pourrait s’allonger…