Cette année, on a décidé de faire une coupure sur ForGeorges. Un vrai break : pas de recherche de lieux de vacances qui soient à proximité d’une nouvelle distillerie. Pas d’hôtels à proximité d’un nouveau bar à cocktails à la mode. Rien. Résultat : on a fait comme monsieur et madame tout le monde et l’on a bu ce que l’on a trouvé. Derrière ce titre complètement putaclic (mais assumé) se cache une vérité : nous ne nous sommes pas pris la tête sur ce que nous avons bu, et nous n’avons jamais été aussi heureux également, on vous explique pourquoi !
Quand tout devient boring…
Si ma mémoire ne me joue pas des tours, cela doit être la première année depuis les 8 ans d’existence de ForGeorges que l’on décidait de faire une pause complète. Pourquoi cette année ? Sûrement, car le climat est atrocement lourd avec l’épidémie. Mais aussi, car on se heurte à un milieu du bar et des spiritueux qui est de plus en plus complexe à comprendre dans ses choix et ses décisions. Nous étions arrivés à un point où ça devenait une tannée de couvrir cela : « Encore une ouverture d’un nouveau bar qui ressemble à un autre. Ah tiens un gin de plus… ». Bref,nous étions devenus blasés. Nous étions même arrivés à la conclusion qu’il faudrait peut-être clôturer ForGeorges.
Pas un mois sans alcool, mais un mois avec des alcools de merde !
Nous avions déjà fait un mois sans alcool (qui avait été assez mal compris par la profession à l’époque, à quelques exceptions près). Mais pour les vacances, il n’était pas question de ne pas boire d’alcool. Juste de ne pas se prendre la tête sur ce que l’on allait boire ni où on allait le boire. Donc, on a bu de la bière pression bas de gamme, servie à la mauvaise température. Nous avons descendu des pichets de mauvais vin blanc de Savoie servis beaucoup trop froids. Mais aussi de l’alcool de Genépi qui devait n’avoir de génépi que l’étiquette encore sur la bouteille. Nous avons rencontré des barmen qui avaient certainement commencé leur job d’été quelques minutes avant que l’on entre. Et d’autres qui expliquaient les vins sur la carte avec l’assurance d’un équilibriste qui monte pour la première fois sur la corde.
Et assez étrangement, c’était cool. Cool de ne pas tomber dans la déformation professionnelle qui fait notre quotidien depuis 8 ans chaque fois que l’on a un verre devant nous (alors que ça devrait aussi être juste un moment de détente entre amis). De vivre finalement un rapport à l’alcool comme Monsieur et Madame tout le monde qui représente plus de 90% des amateurs de boissons alcoolisées (comparées aux 0,002% qui vous demanderont des notes de dégustation même lorsque vous buvez votre eau du robinet…).
Tout reste à faire en France !
Au retour de cette plongée dans cet « enfer olfactif », nous sommes sacrément heureux. On reprend un plaisir incommensurable à déguster des alcools de qualité. Mais aussi, nous retrouvons des sensations qui étaient complètement enfouies lorsque nous dégustons des cocktails qui déboîtent dans des bars à cocktails. Et relater le milieu des spiritueux sans sensations, autant aller déchiffrer des hiéroglyphes égyptiens sans connaissances du sujet (d’ailleurs, je conseille à certains de se lancer dans cette activité).
Mais mieux encore, la bonne nouvelle, c’est que tout reste à faire en France ! On peut certainement s’auto-congratulé que tout va bien en France, et que les chiffres sont en augmentation. Mais la vérité, c’est qu’il reste 95% des établissements qui vous servent toujours des choses imbuvables avec des produits qui ne devraient pas exister. Mais alors, pourquoi en être heureux ? Car il reste tout à faire pour que ces 95% d’établissements (et tout autant de consommateurs) boivent mieux ! Surtout dans un pays qui s’appelle la France, où la gastronomie est primordiale, et qui regorge d’alcools locaux extraordinaires d’une très grande diversité !
C’est reparti pour une nouvelle saison 2020 – 2021, qui sera différente des autres, et qui sera sous l’angle du plaisir ! En espérant que vous en preniez également !