Entre ce voyage au coeur de la marque, et l’écriture de cet article, de longues semaines se sont écoulées. Le temps de digérer toutes les informations, prendre un peu de recul aussi. S’assurer de ce que l’on peut montrer ou non. Oui généralement nous vous montrons tout. Mais là, il faut dire que Ricard a vraiment joué le jeu de nous faire une visite exclusive de leurs bureaux, labos. Juste pour ForGeorges. Donc la moindre des choses est de ne pas compromettre leurs prochains lancements ou innovations. C’est frustrant. Georges mourrait d’envie de twitter, instagrammer tous ce qu’il a eu la chance de voir. En tout cas nous avons la chance de vous transporter au coeur de Sainte Marthe, pour une expérience au coeur de Ricard.

Ricard : une institution française

Parler de Ricard, c’est forcément toucher à une institution. Par où commencer ? Comment être sur de ne pas oublier des points importants. Revenons si vous le permettez quelques semaines en arrière quand Georges a reçu une invitation pour découvrir Ricard sur ses terres à Marseille. Ecrire sur une marque sans marcher sur les lieux où tout a commencé, où toute l’histoire s’est écrite, c’est comme parler d’un plat que l’on aurait jamais dégusté, ou encore d’une femme que l’on aurait jamais embrassée. Bref c’est impossible.

Comme le hasard fait souvent bien les choses, Georges tomba dans une librairie sur les mémoires de Paul Ricard : la passion de créer. Enfin plus précisément celles-ci tombèrent sur le pied de Georges. Ce livre, que Georges vous conseille, c’est la possibilité de voir et comprendre la vision de ce grand Monsieur. De commencer également à se familiariser avec ce personnage haut en couleur qui s’est battu pour ses rêves, pour ses salariés, pour son entreprise. Un homme qu’on aurait aimé rencontrer tant ses convictions étaient belles et tant sa vision était limpide. Tant son génie était grand aussi. Au fil des pages, on se rend compte que ce petit gars parti d’un milieu modeste a réussi à créer un empire avec son intelligence et sa détermination. Un exemple trop peu connu et enseigné.

Finalement le livre se termine. Dans quelques jours c’est le départ pour Marseille. La pression et l’excitation montent. Il a envie de voir les lieux décris. Découvrir Sainte Marthe, le fameux Château Ricard aussi. En fait marcher un peu dans les pas de Paul Ricard.

La visite de Ricard à Marseille

Le jour J arrive.

7.00 : départ de Paris pour Marseille avec son compère photographe AlphaRe. La nuit a été courte. Les cafés sont acceptés volontiers car la journée va être riche et intense.

11.00 : Arrivée à Marseille. Alban Lacroix, chef de produit Ricard, vient nous accueillir à la gare avec sa voiture perso. Ceci pourrait être un détail. Mais en fait à partir de cet instant, nous découvrons le fonctionnement Ricard. Ici on ne rentre pas dans une entreprise comme une autre. On rentre dans un mode de pensée et un mode de faire qui surprend. Chez Ricard, on n’a pas oublié ses valeurs. Tout le monde se connait, se dit bonjour. Même pour des inconnus comme nous, les gens prennent le temps de se lever et de nous saluer.
Ricard a su concilier performance industrielle et respect humain. D’ailleurs le siège en lui même représente physiquement cela. On est loin des grandes tours sans âme de La Défense. Chez Ricard, nous sommes toujours sur le siège historique de Sainte Marthe. Un bâtiment révolutionnaire à l’époque car « beau » avec fontaines et jardins afin que les employés se sentent bien. D’ailleurs quand on leur pose la question aujourd’hui, les employés se sentent toujours bien. Il faut dire que l’emplacement à un air de campagne. On entend même les oiseaux depuis la cours du siège de Ricard.

11.30 : visite des équipes du siège. Toutes les innovations, campagnes, produits sortent d’ici. On passe tour à tour rencontrer les équipes Ricard, Clan Campbell, Avion, Jameson, Malibu, Chivas, Beefeater, Absolut…  On a tendance à l’oublier mais Société Ricard, c’est plus de 30 marques distribuées ! On aimerait d’attarder pour discuter plus en détail de chacune des marques mais le temps se fait rare. Tant pis nous reviendrons.

A l’étage, une tenue de Toréador attire notre attention au milieu des bureaux décorées aux couleurs des marques. « Il s’agit du bureau du président de l’Union des clubs taurins Paul Ricard » nous expliquera Alban. Au milieu des équipes distributions, cela peut surprendre. Mais nous ne sommes qu’au début de nos découvertes.

Un peu plus loin, dans un autre bâtiment, un laboratoire. « Bon je vous fais confiance sur les choses que vous allez voir ». Oui ça marche comme ça aussi chez Ricard. Pas de discours aseptisées mais un rapport humain. Oui c’est clairement frustrant de ne pas vous dévoiler tout ce que nous avons vu. Car des choses très originales sont en préparation.

12.00 : C’est l’heure de l’apéro sur la terrasse ensoleillée du Cercle Sainte Marthe. Une institution qui jouxte le siège. D’ailleurs on ne sait pas trop où se situe la frontière entre les deux, même si légalement le Cercle est à l’extérieur de l’entreprise Loi Evin oblige. Devant des hommes jouent à la pétanque sur le boulodrome. Scène ordinaire ici, mais qui peut surprendre les visiteurs que nous sommes. A l’intérieur du Cercle, sur le mur du fond, un portrait de Paul Ricard. Sur un autre mur, l’administration du cercle est fièrement dévoilé.
L’accès au cercle est réglementé. Le Cercle est interdit aux femmes, sauf celles qui travaillent chez Ricard. On apprendra que ce Cercle joue un rôle majeur dans la culture d’entreprise chez Ricard. « Lorsqu’il existe des tensions lors des projets, ou des réunions, le fait de se voir au Cercle permet de résoudre beaucoup de problèmes avant que ça n’explose » nous avouera un employé de chez Ricard. Le service du Ricard ici est élevé au rang d’art : ici on précise même dans quel type de verre on souhaite avoir son Ricard !

13.30 : direction la boite à Sardine, restaurant mythique de Marseille où Sebastien Claudet, ‎Digital Marketing Manager, nous rejoint. L’occasion de parler de la vie Marseillaise, cette ville « où tout le monde se connait ». Paul Ricard était ambassadeur de cette belle ville. Les employés de Ricard sont désormais encore plus marseillais que certains marseillais. L’occasion de discuter sur les précédentes campagnes Ricard mais aussi sur les futurs en préparation.

15.00 : retour au siège. L’équipe Ricard nous a concocté un showroom retraçant les 83 ans de communications de la marque. Il faut dire que communiquer a toujours été dans les racines de Ricard. Paul Ricard a très vite compris l’intérêt pour lui de peindre ses camions aux couleurs de la marque. Ou encore de faire travailler ses amis artistes pour créer les premières pub Ricard. On passe des premières carafes Ricard, jusqu’aux développement récents comme le doseur partageur Ricard « Une galère à créer, mais une belle réussite au final » nous avouera-t-on. En fait ici il n’y a qu’une mini partie de tout ce qui a été créé pour la marque. La pièce n’est pas assez grand pour tout rassembler. Pour voir encore plus de choses,  il faut se rendre sur l’île de Bendor, où un membre de la famille Ricard chine tout ce qu’il peut pour les exposer au grand public.

16.00 : l’équipe Clan Campbell nous présente une exclusivité. La nouvelle bouteille qui sera commercialisée dans quelques jours. Plus masculine, et contemporaine. La forme de la bouteille n’avait jamais évoluée depuis la création de la marque en 1984 !

16.30 : direction le Château Ricard. Une magnifique bâtisse avec un parc de plusieurs hectares. Le château Ricard était l’ancienne demeure de Paul Ricard. Désormais il abrite les équipes commerciales de Ricard qui ont la chance de travailler. Ainsi ainsi que plusieurs salles de réceptions. Une toile de Salvador Dali « La Pêche au Thon » acquise par Paul Ricard est exposée dans une des salles. Cette toile a été le centre d’une histoire incroyable : elle fût volée alors qu’elle était exposée sur l’île de Bendor. Elle fût retrouvée quelques années plus tard… dans le mat d’un bateau ! Restaurée elle a depuis retrouvé sa place au Château sous bonne surveillance. Sa taille grand format (plus de quatre mètres sur trois) nécessite de démonter fenêtre et balcon pour la faire sortir du château !

19.00 : Rendez-vous était donné au bar à Pastis du Mama Shelter de Marseille afin de rencontrer Pascale Ricard, petite fille de Paul Ricard, et travaillant toujours dans l’entreprise. Une femme agréable et passionnée, témoin vivant d’une épopée familiale, pouvant nous raconter les combats de son grand père, ses passions aussi. Une ambassadrice Ricard qui nous permet de comprendre la création de la marque via le prisme de l’angle familiale.
L’occasion aussi d’évoquer l’homme Paul Ricard qui aimait les gens et s’est battu toute sa vie contre l’administration. Cet homme entier qui « détestait les ministres et les administrations car passaient plus de temps à vouloir être vu plutôt que de se battre pour leurs concitoyens. ».

21.30 : Diner avec l’équipe Marketing de Ricard et Pascale Ricard. Soudain des frissons montent dans le dos de Georges lorsque Sophie Gallois, directrice Marketing de Société Ricard, nous explique comment elle a appris sa nomination sur l’île des Embiez. Pascale Ricard l’a emmené sur la tombe de Paul Ricard et Patrick Ricard. Et que tous se sont mis à chanter la chanson de la société Ricard. On imagine la scène. On se dit que ce moment doit forcément traverser le corps et s’encrer dans la personne qui vit ce genre de moment.

Il existe bien une chanson Ricard entonnée par les collaborateurs lors des rassemblements Ricard. Quand on demande l’historique de cette chanson, on nous explique qu’elle fût créée lors d’un voyage au Vatican. Soudain la tablée Ricard se met à entonner le refrain de la chanson. Deuxième frisson de la soirée.

A ce moment précis, on prend conscience que travailler chez Ricard, c’est être adopté dans une famille. On l’avait ressenti via les liens qui unissent les employés, on l’a vécu en entendant ces histoires. Tous autour de cette table vivent la marque, mais surtout les valeurs de Paul Ricard.

23.00 : il est temps de vivre la nuit marseillaise et la « tournée de nuit » le long du vieux port. Et de réfléchir que la vie marseillaise sent bon l’anis, le savoir-vivre et la convivialité !
D’ailleurs il est de savoir que la tradition voudrait que lorsqu’une personne de chez Ricard entre dans un bar, il est de coutume qu’elle offre un verre de Ricard à toutes les personnes présentes dans le bar ! On comprend mieux l’adage de Paul Ricard « faites vous un nouvel ami chaque jour » !

Il faut l’avouer, nous avons vécu une expérience vraiment privilégiée au coeur de la marque. Nous avions peur que l’on nous serve un discours aseptisé. Au final on nous a fait découvrir la vraie vie dans la société Ricard. Une belle entreprise !

 

Crédits Photos : Alpha Re

 

Author

Fondateur de ForGeorges - plus de 1 000 bars testés à travers le monde - prend autant de plaisir à tester un nouveau bar, que déguster un spiritueux ou un verre de vin en bonne compagnie ! Spécialiste de la loi Évin et dénicheur de bonnes idées et innovations pour les marques d'alcool ! Son cocktail préféré ? Tous à partir du moment où ils font passer un bon moment (mais ne crache jamais sur un old fashioned bien réalisé ! ). Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...) Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...)

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