Cette année, pas de prévision au doigt levé ou de coup de gueule. Juste des voeux pour que l’industrie du bar français s’adapte, perdure… et que l’humain reprenne une place centrale !
Bonne année, et que 2024 soit une année de prévention…
Et si justement, cette année permettait de mettre en avant la prévention auprès des personnes de l’industrie. Que de jeunes bartenders sortent du milieu avec des troubles muscosquelettiques alors qu’ils ont à peine la trentaine est troublant. Pourquoi les pays anglo-saxons sont si en avance que nous sur le sujet ? N’y aurait-il pas des inspirations à aller piocher ? Ces dernières années, les marques ont mis le curseur sur l’écologie sous toutes ses formes. Mais quid d’avoir des cocktails zéro déchets quand ceux qui les préparent finissent eux-même à la casse prématurément ? On aimerait voir l’industrie se professionnaliser sur le sujet (alerter, former, et accompagner), et ne plus détourner le regard quand on pointe le sujet du doigt. Tout le monde sortirait gagnant d’une meilleure gestion de la prévention dans son ensemble : aussi bien physique que mental. Travailler de nuit, dans un milieu où l’alcool coule à flot, et où il peut être parfois difficile de dire non à un verre, met souvent les nerfs des bartenders et brand ambassadeurs à rude épreuves… On vous souhaite à tous d’être en forme en 2024.
Que 2024 soit aussi une année cohérente…
Les crises énergétiques et géopolitiques ont mis la lumière sur la rentabilité de nombreux bars à cocktails, et c’est visiblement pas très joli : des établissements ont fermé, d’autres ont du réaménager leur offre en urgence… Le deuxième âge d’or du cocktail serait-il déjà derrière nous (si compter qu’il ait vraiment déjà existé en France…) ? Entre une volonté des marques de pousser toujours plus de cocktails simples pour le consommateur (et d’accroitre leur marge à court terme), l’envie du consommateur d’en avoir pour son argent, et des bartenders pris en étaux entre les deux, nous avons parfois du mal à croire que l’industrie souhaite vraiment que les français s’intéressent au cocktail ! Il suffit de voir le succès de Cocktail Street lors de Whisky Live dont le succès est pourtant très simple : une bonne ambiance, des cocktails à prix raisonnables, et des découvertes.
Est-ce que le succès de l’Aperol Spritz (que tous les alcooliers veulent reproduire depuis plus de 5 ans) a vraiment profiter au monde du cocktail dans son ensemble ? Est-ce que 10 marques qui proposent la même drink strategy ne fait pas du tord au monde du cocktail ? Est-ce que la stratégie de premiumisation des marques d’alcool ne dessert pas au final un milieu qui a toujours du mal à rencontrer son public dans la durée, et le pousse vers plus de médicocrité (mais accessible) ? Est-ce que les bartenders qui ont fait les princesses durant des années auprès des marques pour aujourd’hui prendre tous les partenariats possibles (sans aucune cohérence) ne signe pas la perte de notre milieu ?
Seul constat, tout le monde a essayé d’attraper la plus grosse part du gâteau, et de placer ses pions à différents endroits, symptôme d’un temps incertains pour beaucoup, en espérant que celui-ci est derrière nous et qu’une belle année 2024 se présentent à tous !