Parmi les cocktails historiques existants, le Blue Blazer est l’un des plus brûlants, littéralement parlant, puisque sa préparation nécessite de l’enflammer. Cet article revient sur l’histoire du Blue Blazer et livre la façon de réaliser cette boisson associée à l’ère de la mixologie classique dans des conditions optimales.

L’Histoire du Blue Blazer

Si le blue blazer est associé aux années 90, c’est notamment grâce à la technique et aux gestes précis que mettaient en œuvre les bartenders les plus avertis pour la réalisation de ce cocktail. 

Cependant, la naissance de ce cocktail est bien plus ancienne : ce classique a été inventé par Jerry Thomas, bartender à la renommée internationale , à l’époque de la ruée vers l’or dans l’ouest américain. Dans son établissement nommé El Dorado à San Francisco, 

Thomas entreprit de verser du whisky et de l’eau bouillante sur une flamme et de les verser entre deux tasses, prenant la forme d’une flamme bleue, puis d’ajouter un zeste de citron et du sucre. 

C’est d’ailleurs une illustration de la préparation du blue blazer qui fait figure de couverture dans l’ouvrage qui abrite la première trace écrite de ce cocktail : Jerry Thomas’ Bartenders Guide: How To Mix Drinks (le guide du barman : comment mélanger des boissons) datant de 1862. Il le décrit dans ce recueil de recettes comme un « flot ardent de feu liquide« . 

La préparation d’un Blue Blazer 

Attention : préparer ce cocktail est exclusivement réservé aux professionnels s’étant suffisamment entraînés auparavant. Il est question ici de manier un liquide avec de l’alcool en feu d’une timbale en étain à une autre, avec suffisamment de dextérité. 

L’endroit doit être débarrassé de tout ce qui est potentiellement inflammable, en particulier de l’alcool renversé sur le plan de travail qui pourrait provoquer un incendie. Il est également prudent d’avoir un extincteur sous la main pendant la préparation de ce cocktail.

Sont nécessaires deux grandes timbales en métal (appelées blazer mugs en anglais) avec des poignées. Les timbales sont réchauffées avec de l’eau bouillante pendant que le whiskey, avec une cuillère de sucre, est chauffé. À la suite de cela, est versé le whiskey Jameson Black Barrel dans une des timbales et de l’eau bouillante dans l’autre. Le whiskey est allumé à l’aide d’un chalumeau puis versé dans l’autre timbale pendant qu’il brûle encore. Les ingrédients sont ensuite mélangés et versés d’une timbale à l’autre. Il est possible d’augmenter la distance entre les deux au fur et à mesure de la verse, créant ainsi une longue flamme bleue. La flamme est finalement éteinte en recouvrant la timbale enflammée avec le fond de l’autre et le liquide est versé dans un verre, avant d’ajouter un zeste d’orange. 

Blue Blazer par Samuel avec Black Barrel
Photo ForGeorges – Samuel, bartender et propriétaire du Lipstick à Pigalle

JAMESON Black Barrel, le feu comme point commun 

Si historiquement le Blue Blazer est réalisé avec un whisky écossais, twister ce cocktail avec Jameson Black Barrel est cohérent car tous deux partagent un point commun autour du feu. Black Barrel est vieilli dans des fûts de Bourbon brûlés deux fois et des fûts de Xérès toastés. Cette méthode de vieillissement particulière lui confère des notes d’épices et de fruits secs. Jameson Black Barrel est assemblé avec une majorité de Pot Still Whiskey et distillé trois fois comme le reste des whiskeys Jameson, ce qui lui confère une douceur caractéristique.

Bouteilles Black Barrel Jameson
Photo ForGeorges

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Article écrit en collaboration avec Pernod Ricard France

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Fondateur de ForGeorges - plus de 1 000 bars testés à travers le monde - prend autant de plaisir à tester un nouveau bar, que déguster un spiritueux ou un verre de vin en bonne compagnie ! Spécialiste de la loi Évin et dénicheur de bonnes idées et innovations pour les marques d'alcool ! Son cocktail préféré ? Tous à partir du moment où ils font passer un bon moment (mais ne crache jamais sur un old fashioned bien réalisé ! ). Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...) Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...)

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