Sainte-Lucie, ses plages de rêves, son statut d’État insulaire aux Antilles, ses quelques 160 000 habitants, et sa seule et unique distillerie survivante : St. Lucia Distillers. Elle fut formée en 1972 lorsque les deux distilleries restantes ont décidé de fusionner (Dennery et de Roseau), et qui produit Chairman’s Reserve.
Chairman’s Reserve : entre influences françaises et anglaises
Pour tout amateur de rum, Chairman’s Reserve fait partie des marques à avoir dans son bar. Une marque où l’histoire se mêle au futur. Où ses racines côtoient l’innovation.
Mais pour comprendre Chairman’s Reserve, il faut d’abord se pencher sur ses spécificités historiques et géographiques. Sainte-Lucie est située à l’intersection entre la Martinique, la Barbade et Saint-Vincent et les Grenadines.
Entre 1635 et 1814, les Français et les Anglais vont successivement (et à de nombreuses reprises) se disputer cette île stratégiquement située. Il faudra attendre 1814 et les accords de Paris pour que l’île passe officiellement sous pavillon britannique, avant d’obtenir son indépendance en 1979.
Le développement de l’industrie du sucre et l’art du blend
Au début du 19e siècle, la famille Barnard s’installe à Sainte-Lucie en tant que marchands et commerçants. Denis Barnard reprit la plantation de canne à sucre de son père à 21 ans et fonda la distillerie Dennery. Il fut un des premiers à travailler l’art du blend (assemblage) avec son fils. Il commença ses tests à partir de mélasse produite à partir des cannes à sucre de la plantation. Il produit un blend de haute qualité. C’est lorsque son fils Laurie reprit les rênes de l’entreprise qu’il fonda Chairman’s Reserve. Le principe : des rums distillés en alambic à colonnes sont mélangés avec des rums distillés en alambic de type pot still, puis vieillis ensemble en fût de chêne.
Aujourd’hui, Chairman’s Reserve continue de développer cette spécificité, pour offrir aux amateurs des rums aux larges spectres aromatiques. Suite à la fermeture des plantations sur l’île dans les années 60, la mélasse provient désormais de Guyane et de République dominicaine par bateaux.
Ensuite, le master distiller a à sa disposition différents types d’alambics : une double-colonne continue, deux pot still John Dore et un alambic Vendome. Avec tout cet arsenal de distillation à disposition, libre à lui de créer des distillats qui seront ensuite assemblés par le master blender de la marque. Cette philosophie du blend est le coeur de Chairman’s Reserve.
4 rums Chairman’s Reserve à tester !
Chairman’s Reserve Original
Depuis 1999, Chairman’s Reserve nous régale avec Original, un assemblage de plusieurs rums distillés en alambics à colonnes et pot still. Chaque cuvée passe en moyenne cinq ans dans des ex-fûts de bourbon. Une fois le blend obtenu, il retourne 6 mois dans des cuves en chêne pour lui donner son homogénéité.
Un rum sec et puissant, marqué par le passage en ex-fut de bourbon qui lui apporte des notes de vanille.
Prix : 25 euros
Chairman’s Reserve Spiced
Tout le savoir-faire de Chairman’s Reserve en matière d’assemblage appliqué à ce Spice Rum : muscade, cannelle, noix de coco, vanille, clou de girofle, citron, écorce d’orange amère, avec des techniques différentes. Macération pour certaines épices. Ajout juste avant l’assemblage pour d’autres. Mais le tout avec un bel équilibre global. Bref, le genre de Spiced Rum qui va vous réconcilier avec la catégorie Spiced.
Prix : 25 euros.
Chairman’s Reserve Vintage 2005
Après ces deux produits pour entrée dans le monde de Chairmans’s Reserve place à un rum qui saura ravir les fins palais. Ce premier millésime montre le savoir-faire de la marque en matière d’assemblage.
Tous distillés en 2005, les distillats ont été mis à vieillir séparément pour 4 ans. Ils ont ensuite été assemblés par le master blender, et placés de nouveau au repos pendant 10 ans.
Prix : 70 euros
Chairman’s reserve : the forgotten casks
La légende d’une distillerie tient beaucoup à… ses légendes ! Mais aussi aux faits extraordinaires qui l’entourent. Les bouteilles issues de Forgotten Casks sont les rescapés d’un terrible incendie en 2007 qui ravagea les bureaux et une partie de la distillerie. Les fûts les plus précieux furent déplacés pour être mis à l’abri dans un endroit inaccessible et furent “oubliés”. C’est en les redécouvrant qu’ils eurent l’idée de créer cette édition qui bénéficie d’un vieillissement légèrement plus long (6 ans) que Chairman’s Reserve Original.
Prix : 45 euros