Baptiste Roullier est le visage en France des rhums Barceló en provenance de la République Dominicaine et distribué par Giffard. Comme beaucoup de brand Ambassadeur actuellement, son métier est lourdement impacté avec la fermeture du CHR. Il revient pour ForGeorges sur son parcours, son adaptation à la situation actuelle et nous explique les spécificités qui font des rhums Barceló, des rhums à découvrir.

Avant d’être Brand Ambassdeur pour Barceló, tu étais barman. Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir barman ?

Mes parents sont traiteurs et j’ai toujours aimé les métiers de service. Un jour, j’ai fait un stage dans un bar et là je me suis dit que le milieu du vin et des spiritueux était fait pour moi. Le métier de convivialité me plaisait avant tout. 

Quel est ton parcours ?

J’ai fait 2 écoles hôtelières puis une mention barman au Lycée Saint-Anne à Saint Nazaire. Et à la suite de cette école, je suis parti faire mon stage au Forvm à Paris. C’est là où j’ai commencé dans la vie active.

Par quels établissements es-tu passé ?

Le Forvm a vraiment été ma première expérience avec Joseph Biolatto, Yoan Bonneau, Julien Pinard Legry Germain Viera, Xavier Laigle. Ensuite, je suis parti faire 6 saisons à Méribel dans un hôtel le Bistrot de l’Orée.

Après cela, j’ai été à Annecy à La Queue du Coq d’Alexandre Girard avec Ninon. En 2017, je suis parti à Montréal travailler dans un Club qui s’appelle La Voûte où j’étais responsable des barmen. Le lieu est très beau, car ils ont aménagé la boîte de nuit dans un ancien coffre-fort de banque. Le décor était magnifique et comprenait 7 bars, dont un bar à cocktail qui faisait 30 mètres de long. Et en parallèle, je travaillais au Royal avec Dimitri Sant Louis, car c’est autorisé au Québec de travailler dans deux établissements différents. Je faisais vendredi samedi dimanche à la voute, et la semaine au Royal.

Après cette expérience, j’ai passé du temps à voyager, avant de rentrer en France pour devenir chef barman dans un hôtel 4 étoiles « Le Val Thorens » situé à Val Thorens.

Baptiste Roullier Brand ambassadeur France Barcelo

Quel regard poses-tu sur le monde du bar aujourd’hui ?

Je pense que le monde du bar évolue très vite avec la science et les nouvelles technologies. Parfois, je suis un peu nostalgique du bar d’avant avec son côté bistrot, où l’on passait des moments de convivialité, où tout le monde se retrouvait, même les familles après le travail. Aujourd’hui, tout va très vite et parfois le bar devient plus scientifique qu’autre chose. On oublie parfois les bases du métier de barman !

De temps en temps, cela me manque de ne plus être derrière le bar, et d’autant plus que les événements et guests ont été stoppés avec la crise. C’est étrange de passer du monde de la nuit à un poste d’ordinateur la majorité du temps. C’est surtout l’ambiance du bar qui me manque.

Désormais, tu es Brand Ambassadeur France pour Barceló, pourquoi cette marque ?

Quand j’étais barman , j’ai toujours eu une affinité particulière avec le rhum. Tout a commencé au Forvm où la cave pour les rhums et whiskies était très importante. Ensuite, quand je travaillais à la queue du Coq à Annecy j’ai fait beaucoup de concours de cocktails également pour d’autres marques de rhum. 

J’ai découvert Barceló quand j’étais en Amérique du Sud. Elle était présente partout dans le monde. Quand je suis revenu en France, sa présence était plus discrète. Donc, quand Giffard, qui a repris la distribution de Barceló, m’a proposé le poste de Brand Ambassadeur, j’ai tout de suite eu envie de relever le défi de faire connaître la marque et la mettre en avant. Ajouté à cela, l’aspect familial de Ron Barceló en République Dominicaine associé à son histoire, et j’étais conquis ! 

Avec la pandémie qui a commencé quelques mois après ta prise de fonction, as-tu eu le temps de prendre tes repères avec Barcelo ?

J’ai eu le temps d’aller sur place à la distillerie en février, juste avant la pandémie. Après, je n’ai  pu m’exercer et parler en public qu’au travers du digital. Tous les salons étant également annulés, aujourd’hui les cavistes sont mes principaux clients. 

Le digital est un bon outil et l’on fera de plus en plus en plus de choses avec. Mais trop de digital tue le digital. Nous sommes dans un secteur d’activité où il faut déguster, partager, et c’est plus compliqué en digital qu’en face à face. Le digital est un bon outil, mais il ne fait pas tout. 

Quelles sont tes missions pour Barcelo ?

Mes missions pour Barceló sont de mettre en avant et faire connaître la marque à travers la France. Et aussi de faire rayonner le savoir-faire et l’histoire de Barceló à travers des dégustations, des guests bartending, ou via des concours.  

Aussi bien au niveau du CHR, mais aussi dans les médias, et via les réseaux sociaux. Une grande partie de mon temps est d’ailleurs consacré à animer les réseaux sociaux. 

Avec les établissements qui sont fermés comment réussis-tu à faire ton travail de Brand Ambassadeur ?

Via les réseaux sociaux et les animations en visio. Le digital m’oblige de trouver un format très rapide et très court pour compresser un maximum d’information dans un format dynamique et qui les tient éveillés.

Et avec le temps en physique, je le consacre à visiter les cavistes pour tisser des liens avec eux.

Barcelo est le 4e rhum le plus exporté au monde, mais est resté assez discret en France ces dernières années. Y a-t-il une volonté de Barceló d’accélérer sur ce marché ?

Oui clairement et c’est pour cela qu’ils ont confiés la distribution à Giffard, Barceló souhaite partir à la conquête du marché français. Barceló était présent sur le territoire français depuis quelques années, mais était discret. J’ai été recruté pour être le visage de la marque. Le rhum connaît un vrai essor dans le monde, mais aussi en France, Barcelo souhaitait vraiment développer sa présence, car dans le monde nous sommes à la 4e place et nous pensons qu’il y a des places à prendre sur le marché français dans les années qui viennent grâce aux spécificités et qualités de nos produits. Même si 2020 n’était pas l’année la plus facile pour le faire (rires). 

Futs Barceló dans les chais en république Dominicaine

Pour les lecteurs qui ne connaissent pas encore Barceló, comment le décrirais-tu dans les grandes lignes ?

Barceló est le seul rhum de République Dominicaine avec du pur jus de canne qui n’importe pas de matière première : de la culture de la canne jusqu’à l’embouteillage, tout est réalisé sur place. Barceló se place vraiment à mi-chemin entre le rhum agricole et le rhum traditionnel latino que l’on connaît.

C’est une maison qui a presque 100 ans, mais qui s’est vraiment fait connaître grâce à la référence Impérial dans les années 80, nominée dans de nombreux concours. Mais depuis 1930, Barceló a toujours utilisé de la canne de République Dominicaine, et ils ont toujours choisi d’utiliser du pur jus, mais pasteurisé avec des degrés assez bas. Ce qui est la force de Barceló : faire un rhum léger en bouche, donc facile d’accès, mais avec une complexité aromatique bien présente. 

Barceló Imperial

Peux-tu nous parler de la distillerie relativement moderne  ?

La distillerie de Barcelo a été inaugurée en 2009. Barceló est en partenariat avec un modèle 50 – 50 avec les planteurs locaux. Elle emploie 4 000 personnes, tous métiers confondus. C’est une des distilleries les plus modernes et vertes des Caraïbes (verte à 97%). Toute l’électricité est produite grâce à la distillerie, nous avons des récupérateurs de CO2. Nous venons de passer la barre au niveau supérieur en ayant 0% de rejet de CO2. Nous sommes la seule marque de rhum au monde à avoir obtenu ce label en 2016. C’est l’une des plus grosses distilleries des Caraïbes, mais l’une des plus modernes par son aspect écoresponsable. 

Quel est le meilleur produit pour se familiariser avec le style Barceló ?

C’est le rhum Barceló Imperial sorti en 1980. Un rhum qui incarne le mieux le savoir-faire de la marque et son produit iconique que l’on retrouve partout dans le monde. C’est simple à boire, un assemblage de rhums de 8 à 10 ans, vieillis traditionnellement à la verticale, avec un vieillissement dans d’anciens fûts de bourbon. On peut boire cette référence en dégustation, mais aussi en cocktail (Old Fashioned, Negroni). C’est un rhum porté sur les notes de tabac, poivre, avec un léger côté piquant en fin de bouche, ainsi que le côté toffee. Et niveau tarif, il est très abordable puisqu’on le trouve aux alentours de 35 euros. 

Barceló convient aussi pour les cocktails ? As-tu un cocktail à nous conseiller  ?

J’ai un cocktail que je travaille beaucoup, inspiré par le old fashioned, avec de la liqueur de banane, de l’amaro et du Sherry Amontillado. Un cocktail avec des notes amères et suave à la fois.

« Banana Mood »
Verser tous les ingrédients dans un verre à mélange et servir dans un verre Old Fashioned sur Ice Cube.

  • 50 ml Barceló Imperial
  • 15 ml  Liqueur de Banane du Brésil Giffard
  • 5 ml Fernet branca
  • 10 ml Sherry Amontillado
  • 2 traits de Bitters Cacao

« Imperial Ron’egroni »

Verser tous les ingrédients dans un verre à mélange et servir dans un verre Old Fashioned, garnish : zeste d’orange et griotte. Pour ma part je laisse vieillir pendant 3 mois le cocktail dans un fût de chêne de 5L (Navarre) 

  • 30 ml Barceló Imperial
  • 30 ml Vermouth Rosso
  • • 30 ml Bitter Bellecour
  • 10 ml Guignolet d’Angers Giffard

Cocktail old fashioned Barceló

Quelles sont les nouveautés de Barceló ?

Fin 2020, nous avons lancé Barceló Organic, premier rhum bio de République Dominicaine. C’est un rhum qui était très attendu, qui était pensé depuis plus de 10 ans chez Barceló, et les parcelles de champs étaient préservées depuis 5 ans. 

Nous allons avoir aussi une nouveauté en Grande Distribution avec Barceló Dark Gran Anejo. Un assemblage de rhums vieillis jusqu’à 6 ans dans des fûts heavy Char que l’on utilise pour Barceló Onyx. Donc ça sera une version plus jeune du Onyx qui lui est un 8-10 ans. Avec une sortie prévue pour le printemps. 

En 2020, le Barceló Imperial Premium Blend a fêté son 40ème Anniversaire. Et nous préparons une surprise pour l’occasion.

Que pouvons-nous te souhaiter pour 2021 ?

La réouverture des bars ! Et quelque chose qui me manque énormément, pour laquelle j’ai même de la nostalgie : la convivialité et l’esprit bistrot. J’espère aussi que le monde pourra aller moins vite, car trop de technologies nous mènent à notre perte ! Et bien sûr mettre en œuvre tous les projets pour Barceló en France.

Author

Fondateur de ForGeorges - plus de 1 000 bars testés à travers le monde - prend autant de plaisir à tester un nouveau bar, que déguster un spiritueux ou un verre de vin en bonne compagnie ! Spécialiste de la loi Évin et dénicheur de bonnes idées et innovations pour les marques d'alcool ! Son cocktail préféré ? Tous à partir du moment où ils font passer un bon moment (mais ne crache jamais sur un old fashioned bien réalisé ! ). Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...) Auteur des livres : Le Whisky C'est pas Sorcier, Le Rhum c'est pas sorcier et Les Cocktails c'est pas Sorcier, aux éditions Marabout et traduits en plusieurs langues (Anglais, chinois, japonais, russe, italien, néerlandais...)

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